• Anwar Zibaoui
  • Président, ASCAME

Une fois de plus, les PME sont victimes d’une crise économique mondiale causée par la pandémie du COVID-19, qui menace fortement la poursuite de leurs activités et les moyens de subsistance des travailleurs. Le rôle des PME en tant qu’épine dorsale de l’économie mondiale et leur situation difficile actuelle rendent urgent le lancement de plans spécifiques qui fournissent des outils concrets pour aider à les sauver.

Des dizaines de milliers de PME pourraient faire faillite, ou sont sur le point de le faire, en raison de cette nouvelle crise. Nous vivons certainement l’une des périodes les plus difficiles de l’histoire des petites et moyennes entreprises. Les entrepreneurs éprouvent des difficultés à résister au choc et à accéder à des financements à des conditions raisonnables pour leurs activités ou leur expansion.

Parmi ces milliers d’entrepreneurs qui pourraient perdre leur entreprise, on ne sait pas combien se lanceront dans de nouvelles entreprises. Il n’existe pas de chiffres fiables, mais très peu sont susceptibles de le faire pour la simple raison qu’ils perdraient non seulement leur investissement, mais peut-être aussi leurs économies et leurs prêts personnels. Comment pouvons-nous créer un environnement propice à la croissance et à la prospérité des PME, même pendant la crise ? Quelles sont les réponses et les mesures politiques mises en place pour soutenir le développement des PME ? Que faut-il faire pour les aider à se développer?

Les PME sont un facteur clé et influent. Ce sont eux qui génèrent le plus d’emplois. À titre d’exemple, on estime que pour chaque million d’euros investi par une PME, 14,7 emplois sont créés contre 3,1 emplois générés si l’investissement provient d’une grande entreprise. Les PME contribuent à plus de 40 % du PIB dans les économies émergentes. Le secteur privé fournit 9 emplois sur 10 dans les pays en développement, joue un rôle clé dans la création de nouveaux emplois, favorise la croissance et possède un potentiel énorme.

Les PME en Méditerranée sont une partie inséparable de son économie. La région compte 25 millions de PME. Toutes les administrations reconnaissent leur importance et leur impact dans la création de richesse et la diversification des économies, en tenant compte du fait que ces entreprises et les entreprises informelles représentent 90 % du tissu d’entreprises, 60 % du PIB et 70 % de l’emploi dans la région. Mais les PME ne reçoivent que 8 % du total des prêts bancaires. Cette reconnaissance n’a toutefois pas permis de trouver des solutions efficaces aux problèmes endémiques dont souffrent ces entreprises, mais se manifeste plutôt de manière tragique dans chaque crise.

Les mesures gouvernementales ou les programmes de financement mis en place ne sont ni suffisants ni satisfaisants. L’asymétrie de l’information et la structure du système financier, les demandes de garanties et les taux élevés, sont impossibles à accepter. Malgré un nombre croissant d’accélérateurs de démarrage et de fonds pour la région, la création d’emplois, la compétitivité, l’augmentation de la productivité et la croissance économique contribuent à réduire la pauvreté. Les PME sont donc la clé d’une croissance inclusive en Méditerranée et sont essentielles, notamment pour l’émergence de la classe moyenne régionale et l’accès à l’emploi.

06/27/2022