- Président, Chambre de Commerce de Barcelone
- Vice-président, ASCAME
Nous vivons une époque convulsive, incertaine et complexe, mais aussi une époque d’opportunités, où il faut profiter de la crise actuelle pour construire un nouvel avenir. L’impact de Covid-19 et l’invasion russe du territoire ukrainien ont fait naître des doutes, des problèmes et des faiblesses, ce qui signifie que la société économique et commerciale doit relever le défi.
Pendant les pires moments de Covid-19, la Chambre de Commerce de Barcelone était bien consciente que la pandémie allait provoquer l’émergence d’une nouvelle ère, et que c’était le moment de faire un pas en avant et de construire une nouvelle société. Une société qui repose sur les piliers de la durabilité, du bien-être et du progrès économique, technologique et social et qui, surtout, se concentre sur la qualité de la croissance plutôt que sur la quantité. En effet, un pays ne peut être évalué ni gouverné d’un point de vue purement quantitatif; la qualité de la croissance, de la vie et, finalement, du bien-être, est la clé de la nouvelle société que nous devons construire ensemble.
C’est pour cette raison que la Chambre de Barcelone a décidé de réorganiser sa façon de comprendre le comportement économique : au lieu de le regarder à travers le prisme du produit intérieur brut (PIB), nous donnons la priorité à ce que nous appelons les indicateurs de progrès et de bien-être (IPB). Nous savons qu’il est important d’identifier combien nous avons grandi, mais il est tout aussi important de comprendre comment nous avons grandi.
En utilisant l’IPB comme indicateur principal, nous voulons nous concentrer sur les variables qui contribuent à la qualité de l’économie, de la formation à la durabilité environnementale, en passant par l’investissement technologique et la réduction des inégalités. En résumé, il s’agit d’une liste de 12 variables clés, constamment mises à jour, qui nous permettent de mieux appréhender la réalité de notre pays. De cette manière, nous pouvons déterminer si le progrès économique se traduit par des avantages pour la population.
La prospérité va bien au-delà du PIB. L’une des leçons que nous avons tirées de la pandémie est l’importance de disposer d’un système de santé solide et bien équipé. Les responsables politiques doivent comprendre que nous ne pouvons modifier le budget de la santé que pour l’augmenter.
De plus, nos intérêts dépendent d’une production énergétique souveraine et luttant contre le changement climatique. Nous avons beaucoup de travail à faire, mais aujourd’hui plus que jamais, notre pari doit être d’investir dans les énergies renouvelables, car nous ne pouvons pas nous permettre d’être dépendants de l’énergie. Par exemple, en Catalogne, seul un cinquième de la production d’électricité en 2020 provenait de sources renouvelables. Nous pouvons faire mieux.
Le bien-être implique également de tirer le meilleur parti de l’innovation, de la science et du progrès technologique, ce qui nécessite d’investir dans la recherche et le développement (R & D). C’est un devoir en suspens dans de nombreux pays méditerranéens. En Catalogne, depuis la crise de 2008, l’investissement public et privé en R+D a légèrement diminué, nous éloignant des procédures européennes.
Enfin, il est important de rappeler que notre avenir est lié à l’éducation, car il n’y a pas de prospérité sans citoyens bien préparés et bien informés. Nous devons améliorer nos dépenses par étudiant et contribuer à corriger les déficits du niveau de formation par rapport aux économies européennes les plus avancées. En bref, nous devons parier sur la connaissance, un outil d’autonomisation et la base d’une société plus juste et plus démocratique.
Le potentiel de l’économie méditerranéenne est énorme, mais nous devons nous concentrer sur les bonnes questions, pour générer du bien-être et nous engager dans un nouveau modèle économique basé sur la connaissance, le talent, la résilience et la durabilité sociale et environnementale.
09/29/2022