Par Anwar Zibaoui, coordinateur général de l’ASCAME. Traduit de l’espagnol à l’anglais. Publié à l’origine dans El Nacional.
L’été, le soleil et la mer sur une île méditerranéenne. Il n’y a pas d’image plus puissante dans notre imaginaire collectif que celle d’une destination pour des vacances spéciales. Une magie qui agit comme un aimant pour attirer des millions de touristes chaque année.
Le tourisme intègre de nombreux éléments positifs. Il développe des technologies et des services, construit des infrastructures, crée des opportunités d’emploi, en particulier pour les jeunes et les femmes, et facilite les échanges culturels et sociaux qui enrichissent à la fois le voyageur et la destination.
Cependant, la croissance doit être durable, en particulier dans les îles méditerranéennes. Ce sont des territoires fragiles en termes de ressources et, en raison de leurs limites physiques, il est essentiel de maintenir un équilibre, de soutenir leurs économies et leurs communautés locales afin de construire un avenir meilleur.
Sur les îles, le tourisme semble être une partie essentielle de la vie de leurs habitants et est perçu comme l’une des rares opportunités de développement économique disponibles. Le paradoxe est que l’arrivée de flux touristiques massifs perturbe également le fragile équilibre écologique et ne conduit pas à une distribution équitable et cohérente des revenus.
La répartition de l’offre touristique n’est pas uniforme. Les îles méditerranéennes comptent 25 100 hôtels et structures d’hébergement touristique et 1 850 280 lits d’hôtel, mais 56% des nuitées sont réalisées aux Baléares, en Sicile et en Crète. Les Baléares représentent 25,8 % du nombre total de lits, 30 % des arrivées et 32 % des nuitées.
Les décideurs politiques nationaux et régionaux doivent promouvoir le tourisme dans les îles méditerranéennes. Tous les acteurs impliqués doivent se mettre d’accord sur une stratégie commune. Une approche solide, qui non seulement aide le secteur à se remettre de la pandémie, mais garantit également un secteur touristique méditerranéen résilient, durable, inclusif et compétitif.
Le tourisme de demain exige de la responsabilité et un changement d’attitude tout au long de la chaîne de valeur : destinations, entreprises et touristes. Les îles doivent devenir l’avant-garde d’un nouveau tourisme régional fondé sur les trois piliers de la durabilité : économique, environnemental et social.
Les îles méditerranéennes doivent se coordonner et travailler ensemble pour faire face à des défis tels que le changement climatique, la diversification économique, la rentabilité, la saisonnalité et l’efficacité. Un projet de coopération est essentiel pour consolider leur durabilité à long terme et leur permettre d’être compétitives au niveau mondial. Confrontées à des problèmes et à des défis communs, les îles méditerranéennes ne peuvent pas compromettre leurs besoins futurs par une stratégie et une gestion médiocres aujourd’hui.
Il est nécessaire de mettre en place un tourisme conscient, de promouvoir un comportement de consommation responsable et d’encourager les échanges culturels. Le visiteur est un puissant moteur de changement, il laisse une empreinte et a le pouvoir d’améliorer l’économie et le bien-être de la région qu’il choisit de visiter.
Les îles peuvent initier la transformation dont l’ensemble de la région méditerranéenne a besoin. Le moment est venu d’exploiter la quatrième révolution industrielle et les nouveaux outils numériques comme un puissant accélérateur d’inclusion, de compétitivité et de coopération qui renforcera la durabilité. Conformément aux objectifs de développement durable et à la réduction des émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2030.
La stratégie consiste à atteindre les objectifs à l’échelle de l’île : respect de l’environnement, planification urbaine, viabilité, gestion des déchets et de l’eau, consommation d’énergie, mobilité, promotion des cultures locales et gestion des flux touristiques de manière à ce qu’ils soient respectueux du développement et des ressources locales. Si elles réussissent à petite échelle, les îles méditerranéennes seront porteuses d’espoir pour l’ensemble de la région.